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Petits bouts de vie

28 mai 2015

Toi

Sors de ma tête putain.. Oh et puis non, tout compte fait restes y, j'aime bien ça fait tout chaud, là dans mon cœur..

 

Au début je t'avais choisie comme fantasme de substitution, parce que la personne que je convoitais, personne qui au passage m'a brisé le cœur, sans jamais le savoir, n'était justement plus accessible. J'ai du foirer un truc, j'ai eu ma chance mais manque de confiance en moi oblige j'ai lamentablement échoué, sans trop insister, sans trop m'attacher, et en essayant de ne pas m'attarder sur ce que je pouvais ressentir pour elle, parce que ça finirait bien par passer.. Ca ne me ressemble pas, mais tu sais je suis à une période de ma vie où je ne sais plus très bien ce qui pourrait me ressembler. Ca a mis presque 9 mois à passer vois tu, 9 mois à accoucher d'une simple amitié alors que mon corps était attiré par elle, par son regard surtout, comme un aimant. Encore aujourd'hui je me surprends à me noyer dans l'intensité de ses pupilles. Mais ça passe. Ca passe parce que quand j'ai constaté que ça ne passait pas, quand je me suis rendue compte que ça me bouffait, certes lentement, mais tu connais le dicton, j'ai cherché dans mon entourage une jolie fille qui pourrait faire éponge, éponge de tous ses sentiments, ce désir et cette attirance que j'éprouvais pour une fille qui ne voudrait plus jamais de moi...

Alors c'était toi. C'était toi comme ça au début, parce que tu es jolie, parce que tu es mon genre, et puis au fur et à mesure c'est devenu Toi. Toi simple et sans artifices, toi magnifique et intrigante, toi que je connais de vue, un petit signe de main de temps à autre, un sourire parfois. Toi qui vient en rêve, qui repart au matin mais qui ne me quitte plus vraiment en fait.

Je sais que je vais être frustrée, je le suis déjà, mais c'est une douleur douce ce pincement au cœur quand je te vois, cette légère chaleur dans ma poitrine et ce sourire niais de préadolescente quand je t'apperçois. C'est assez confortable comme sensation, c'est comme rentrer à la maison après un long voyage tumultueux, c'est plus sain et moins nocif, parce qu'on n'est pas amies, parce que je ne vais pas chercher la dose exacte d'investissement et de ressentis que je peux mettre dans notre relation pour pas trop m'empoisonner, parce que tu ne vas pas m'appeler à 3 heures du mat pour que je te console de ce type qui t'aurait fait du mal. Parce que je ne vais pas attendre ton appel toute la journée, puisque tu n'as même pas mon numéro, parce que je ne peux pas me remémorer cette nuit ou on a fait l'amour, puisqu'on ne l'a jamais fait.

C'est juste toi, un C au coin d'un cahier et un sourire de ta part qui embellira ma journée, ton charme qui me portera pour la soirée, et tu seras mon secret qui me réchauffera le cœur pendant les nuits froides. Alors juste merci, merci d'être toi.  

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21 avril 2015

Jeunesse

L'autodérision. Etre détachée, pouvoir rire de tout. Rêver un peu, aimer. Vivre de tout, vivre de rien. Sourire, regarder les gens, écouter plus, parler moins. Aimer, partager, offrir, donner, recevoir. Se prendre des claques dans la gueule, pour pouvoir grandir encore. Savoir s'entourer, savoir entourer. Aller boire un verre avec des amis, boire moins de tequila, moins souvent en tout cas. Dire que la jeunesse nous excuse, avoir 20 ans toute la vie. Ne jamais oublier l'enfant que nous étions. Se dire que la vie n'est pas une fin en soi, alors tout faire pour ne pas rester sur sa faim..

21 avril 2015

Camille

Camille

 

 

Je peux bien mourir demain, je m'en fiche. Je m'en fiche parce que dans ma vie, j'ai connu la passion.

La passion... Cette sensation de tout vivre en même temps, cette impression que les sentiments, les émotions sont décuplés..

 

Ellie... Si passion avait un prénom, pour moi, ce serait Ellie. Encore aujourd'hui je me surprends à me répéter ce nom.

Ellie.

Ellie, tendre et cruelle, Ellie, comme je t'ai détestée, comme je t'ai aimée.

 

J'étais une étudiante un peu paumée de 17 ans. Ma vie venait d'être chamboulée, de long en large. Je sortais d'une relation de 3 ans, avec cette fille qui lentement mais sûrement avait détruit tout ce qui faisait de moi un être à part entière. Un à un elle m'avait éloignée de tous mes amis, m'enfermant dans cette bulle monotone et sans couleur qui était devenue mon quotidien.

Mon premier amour.

Amour peut englober un certain nombre de sentiments d'ailleurs. Tendresse, jalousie, possession, attirance, protection, sécurité, dévouement, partage..

 

Amour est complexe, passion se vit dans l'instant.

 

J'en étais à trois mois de post-rupture. Je surfais encore sur ces sites pour « récupérer son ex ». Je ramenais des gars chez moi pour remplir ce vide, mais à chaque baiser je me sentais encore plus seule. Je trainais dehors, parce qu'à chaque fois que l'un d'eux posait son regard sur moi je sentais mon égo se regonfler un peu. J'en avais besoin.

 

Je ne rappelais jamais.

 

 

Au mois d'Aout, je suis partie faire les vendanges. Un coin magnifique, paumé au milieux de la campagne. Nous étions une vingtaine, une vingtaine de jeunes, venant de tout milieux, hors du temps, hors de l'espace. Je m'y sentais déjà bien.

Le soir nous nous retrouvions en haut des champs, et Marie sortait sa guitare. J'oubliais mon ex, je me sentais vivre.

Nous dormions soit dans les tentes, soit à la belle étoile.

 

Elle a débarqué un soir de la deuxième semaine. Quand je dis débarquer, c'est parce que dès l'instant où elle est arrivée, nous avions tous eu la sensation de l'avoir connue depuis toujours.

Une silhouette élancée, de longs cheveux bruns ondulés, le teint halé, mais surtout des yeux noirs, plus noirs qu'une nuit sans lune.

Et déjà là, alors qu'elle s'asseyait calmement à nos cotés, je ne pouvais détacher mon regard de cette fille.

 

- Wow.. J'ai galéré à vous trouver. Au fait moi c'est Ellie.

 

Et tandis que la soirée se déroulait, je me surprenais à la fixer plus que je ne l'aurais voulu. Parfois nos regards se croisaient, et je me perdais dans le noir sans fin de ses iris.

 

Quand Marie a sorti sa guitare, Ellie est venue s'asseoir à coté de moi.

- C'est quoi déjà ton prénom ?

Sa voix était douce, douce et grave, apaisante, et envoûtante.

_ Camille..

Elle m'a tendu une cigarette. Sur le moment j'ai oublié que j'avais arrêté. Elle aurait pu me tendre n'importe quoi, je l'aurais pris. Elle a souri, et moi j'étais comme une conne, suspendue à ses lèvres, incapable de bouger, incapable de dire un mot. Elle a touché mes cheveux, et j'ai frissonné.

_ J'aime beaucoup ta couleur, c'est original.

J'ai fermé les yeux, quelques instants, le temps de reprendre mes esprits. Et puis on a parlé, peu à peu ma langue s'est déliée, on a parlé longtemps, de tout, de rien, et c'était comme si j'avais retrouvé quelque chose que j'avais perdu.

On est allées se coucher, après tout le monde, trop tard, beaucoup trop tard. Pourtant je n'ai pas réussi à trouver le sommeil. Je me retournais dans mon sac de couchage, je sentais mon cœur battre fort et je priais le soleil de se lever au plus vite pour que je puisse la revoir.



Le lendemain a été une parfaite désillusion. Moi qui pensait qu'il s'était passé quelque chose de spécial entre elle et moi la veille, j'ai tout de suite déchanté. Elle ne m'a pas adressé un regard. Elle a parlé avec les autres collègues toute la journée. Leur adressant le même regard, les mêmes gestes. Deux des gars lui tournaient déjà autour, et j'étais verte de jalousie, grise d'amertume. Et plus je la sentais loin de moi, plus mon désir pour elle grandissait.

Le soir, j'ai pris les devants. Il nous restait 5 jours, après chacun rentrait chez soi, dans des villes différentes.

Je la voulais.

Je voulais qu'elle soit mienne pour une nuit. Je voulais être dans sa mémoire, je voulais qu'elle se rappelle de moi. Etre quelqu'un pour elle.

J'ai bu quelques verres, et je l'ai retrouvée, au bord du lac. Elle était avec ce gars un poil hipster. Greg.

_ Greg, je crois que Marie te cherche.

Greg m'a regardée, puis il a murmuré quelque chose à son oreille. Elle a souri. J'ai eu peur qu'elle ne le suive. Mais elle est restée. Alors je n'ai pas réfléchi. J'ai enlevé mon pantalon, et mon haut, puis je me suis dirigée vers le lac. C'était une nuit chaude, une nuit chaude d'été, et je restais concentrée sur le chant des grillons pour ne pas hésiter. Je ne lui ai pas adressé un regard, et bientôt je me retrouvai totalement immergée dans l'eau. Et puis je me suis retournée, dans sa direction. Je l'ai vue sourire, je l'ai vue se lever, et se débarrasser de son jean.

Très vite, elle m'a rejoint. Elle n'a rien dit. J'ai fait l'effort de soutenir son regard, et je crois que mes yeux en disait long sur le désir que j'éprouvais pour elle à ce moment précis. J'ai fermé les yeux quelques instants, et j'ai senti son corps se rapprocher du mien. Ou était-ce le mien qui se rapprochait du sien ? Ma main a frôlé la sienne, j'étais légère, légère et lourde à la fois, lourde de ce désir intense qui grandissait en moi, qui faisait trembler mes lèvres et battre mon cœur. Elle s'est approchée de mon oreille, et j'ai senti son souffle dans ma nuque. C'est tout mon corps qui a frissonné.

- Marie ne cherche pas Greg, n'est ce pas ?

Nous avons fait l'amour, toute la nuit. Et les nuits suivantes. Nous nous soûlions au vin de champagne, nous courions au bord du lac. Nous rigolions, comme des enfants, comme des gamines qui auraient redécouvert l'ivresse de la vie, la folie du soleil couchant.

J'étais dingue d'elle, il suffisait qu'elle plonge son regard dans le mien pour que mon cœur loupe un battement, qu'elle effleure ma main pour que je frissonne, qu'elle prononce mon nom pour que je rougisse.

Et puis la semaine s'est terminée, bien trop vite à mon goût, nous nous sommes à peine dit au revoir, et je m'en voulais d'avoir été prise au piège par un amour de vacances. Je vivais une seconde rupture, sans savoir si je devais être triste ou heureuse et déjà là je me détestais de l'aimer autant. Je la haissais parce que je savais qu'elle avait marqué ma vie de façon indélébile, et quoique je fasse, son prénom me suivrait à la trace..

Ellie..

Un petit bout de ma vie, 5 nuits exactement, et 5 ans après, il n'y a pas une journée sans que je pense à ces courts instants, et il suffise que je prononce son prénom pour que je sente mon cœur s'emballer à nouveau, comme dans le lac. 

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